Page:Considérations sur la France.djvu/53

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il est permis de ne pas s’occuper, s’est vu conduit par degrés dans l’abîme du crime et de l’opprobre : l’opinion n’a qu’une voix sur ces apostats.

Les prêtres fidèles, recommandés à cette même opinion par un premier acte de fermeté, s’illustrèrent encore davantage par l’intrépidité avec laquelle ils surent braver les souffrances et la mort même pour la défense de leur foi. Le massacre des Carmes est comparable à tout ce que l’histoire ecclésiastique offre de plus beau dans ce genre.

La tyrannie qui les chassa de leur patrie par milliers, contre toute justice et toute pudeur, fut sans doute ce qu’on peut imaginer de plus révoltant ; mais sur ce point, comme sur tous les autres, les crimes des tyrans de la France devenoient les instruments de la Providence. Il falloit probablement que les prêtres françois fussent montrés aux nations étrangères ; ils ont vécu parmi des nations protestantes, et ce rapprochement a beaucoup diminué les haines et les préjugés. L’émigration considérable du clergé, et particulièrement des évêques françois, en Angleterre, me paroît surtout une époque remarquable. Sûrement, on aura prononcé des