Page:Considérations sur la France.djvu/92

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Voyons seulement si tel qu’il est, et de quelque manière qu’on le nomme, il est permis de croire à sa durée.

Élevons nous d’abord à la hauteur qui convient à l’être intelligent, et de ce point de vue élevé, considérons la source de ce gouvernement.

Le mal n’a rien de commun avec l’existence ; il ne peut créer, puisque sa force est purement négative : Le mal est le schisme de l’être ; il n’est pas vrai.

Or, ce qui distingue la révolution françoise, et ce qui en fait un événement unique dans l’histoire, c’est qu’elle est mauvaise radicalement ; aucun élément de bien n’y soulage l’œil de l’observateur : c’est le plus haut degré de corruption connu ; c’est la pure impureté.

Dans quelle page de l’histoire trouvera-t-on une aussi grande quantité de vices agissant à la fois sur le même théâtre ? Quel assemblage épouvantable de bassesse et de cruauté ! quelle profonde immoralité ! quel oubli de toute pudeur !

La jeunesse de la liberté a des caractères si frappans, qu’il est impossible de s’y méprendre. À cette époque, l’amour de la pa-