Page:Considérations sur la France.djvu/93

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trie est une religion, et le respect pour les lois est une superstition : les caractères sont fortement prononcés, les mœurs sont austères : toutes les vertus brillent à la fois ; les factions tournent au profit de la patrie, parce qu’on ne se dispute que l’honneur de la servir ; tout, jusqu’au crime, porte l’empreinte de la grandeur.

Si l’on rapproche de ce tableau celui que nous offre la France, comment croire à la durée d’une liberté qui commence par la gangrène ? ou, pour parler plus exactement, comment croire que cette liberté puisse naître (car elle n’existe point encore), et que du sein de la corruption la plus dégoûtante, puisse sortir cette forme de gouvernement qui se passe de vertus moins que toutes les autres ? Lorsqu’on entend ces prétendus républicains parler de liberté et de vertu, on croit voir une courtisane fanée, jouant les airs d’une vierge avec une pudeur de carmin.

Un journal républicain nous a transmis l’anecdote suivante sur les mœurs de Paris. « On plaidoit devant le tribunal civil une cause de séduction ; une jeune fille de 14 ans étonnoit les juges par un degré de