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Fils de Dieu et dont les facultés natives sont données et immuables (quant à leurs conditions essentielles) ; nous croyons, au contraire, que la Cause du Mal réside dans l’imperfection des Institutions sociales, lesquelles sont essentiellement muables et par conséquent, susceptibles d’être améliorées, perfectionnées ou transformées par l’Intelligence et par la Volonté de l’Homme.

L’État social, — qui présente déjà tant d’aspects caractéristiquement différents, depuis la Forme appelée Sauvagerie jusqu’aux Formes qu’affectent aujourd’hui les Civilisations les plus avancées et qu’il serait absurde de considérer comme dernières Formes possibles ; — l’État social est comparable à un mécanisme dont les hommes, considérés sous le rapport de leurs facultés actives, sont les Forces libres, c’est-à-dire les Forces vives ou motrices et plus ou moins intelligentes.

Or, ces Forces libres, vives ou motrices, produisent évidemment, en Bien ou en Mal, des effets très-différents, suivant qu’elles déploient leur Liberté ou leur Activité dans tel ou tel Mécanisme social[1].

  1. Si l’on supposait que tous les individus qui vivent et fonctionnent dans tel Mécanisme social déterminé, celui de la Société française actuelle par exemple, eussent été transportés dès leur naissance dans tel ou tel autre milieu social, dans celui de l’Afrique centrale par exemple, celui des Gaules au temps des Druides, ou tout autre, on conçoit aussitôt que tous ces individus eussent, dans ces différents états de Société, vécu, pensé, agi et fonctionné au-