Page:Considerant - Bases de la politique positive, manifeste de l'école sociétaire fondée par Fourier.djvu/52

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nous exposons l’immense valeur, que toute Théorie de Réforme sociale, sous peine de n’être qu’un vain mot, qu’une étiquette sans idée, qu’un prétexte à de vagues déclamations ou à d’absurdes Renversements, doit fournir, AVANT TOUT[1], un plan déterminé quel-

  1. Avant tout. — Ce n’est pas nous qui ignorons que le problème de l’Organisation sociale n’est complet dans son énoncé que quand, à l’Association des individus, des familles et des classes dans les Communes, on joint la condition de l’Association des Communes entre elles dans la Nation et des Nations dans l’Humanité. Mais il n’en est pas moins vrai que l’Association des individus et des intérêts dans la Commune est le fait élémentaire, le fait fondamental du problème social. Il est même facile d’apercevoir, pour peu qu’on ait réfléchi sur ces questions, que, de la loi d’Association des individus dans les Communes, on déduirait très-facilement la loi de l’Association des Communes entre elles, pour former les unités successives qui doivent se résoudre toutes définitivement dans la grande Unité de l’Humanité. Il est sensible, en effet, qu’obtenir la bonne harmonie des hommes et des classes dans la Commune (où les intérêts et les passions sont côte à côte), est un problème bien autrement difficile que celui qui consiste à régler convenablement les rapports des communes dans le département, des départements dans la province, etc.

    C’est ainsi que, dès qu’on a su organiser et discipliner des régiments, il est devenu facile de former des corps d’armée plus ou moins considérables ; tandis qu’il serait absurde de songer à avoir un corps d’armée régulièrement organisé et discipliné, si l’on ne savait pas d’abord et avant tout constituer des régiments réguliers.

    Qu’on ne vienne donc pas nous reprocher, comme quelques-