Page:Constant - Le Cahier rouge, éd. Constant de Rebecque.djvu/130

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tous ceux ayant quelque avantage qui était refusé à son fils. Le père et le fils se querellèrent pendant les dix jours que dura notre voyage dans le carrosse de mon oncle…


Rosalie de Constant, sa famille et ses amis (1758–1834), par Lucie Achard, in-12, Genève, 1902, Eggimann.


XII

VOYAGE À PARIS, 1786.

Lettre de Charles de Constant à sa sœur Rosalie.

En route, 18 novembre 1786.

Nous voilà partis dans une bonne voiture, ayant pris toutes les précautions contre le froid. Mon oncle, Benjamin et moi, sommes d’un caractère fort différent. Benjamin est toujours occupé de son malheur extrême[1] ; il ne parle jamais d’autre chose. Je vous avoue que j’ai découvert que je ne suis qu’une bête, je n’entends rien à tous les profonds raisonnements de mes com-

  1. Son amour pour madame Trévor.