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XV

LETTRE DE CHARLES À ROSALIE.

Benjamin et moi sommes liés étroitement, et il est revenu de ses idées sinistres…

J’ai soupé vendredi chez madame Staël. En confidence je vous dirai que je m’y ennuyai à la mort, que je déteste le ton pédant de cette parvenue[1]. N’en disons point de mal, car elle me fait des honnêtetés. La société de madame Suard est celle qui me plaît davantage.


Rosalie de Constant, etc., etc., par Lucie Achard, Genève, Eggimann, 1902.
  1. Si nous avons laissé subsister ce mot de parvenue qui choquera les fervents de madame de Staël, c’est qu’il marque de façon piquante l’opinion des aristocrates de Genève sur la position de mademoiselle Necker devenue ambassadrice. À ce moment « la trop Célèbre », comme l’appelle Rosalie de Constant, n’avait point encore acquis la réputation qu’elle allait devoir à ses talents. Benjamin ne fit la connaissance de madame de Staël qu’à son retour de Brunswick en septembre 1794.