Page:Constant - Le Cahier rouge, éd. Constant de Rebecque.djvu/23

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Cependant mon père partit avec moi pour l’Angleterre, et après un séjour très court à Londres, il me conduisit à Oxford. Il s’aperçut bientôt que cette université, où les Anglais ne vont unir leurs études qu’à vingt ans, ne pouvait convenir à un enfant de treize. Il se borna donc à me faire apprendre l’anglais, à faire quelques courses dans les environs pour son amusement, et nous repartîmes au bout de deux mois, avec un jeune Anglais qu’on avait recommandé à mon père comme propre à me donner des leçons, sans avoir le titre et les prétentions d’un gouverneur, choses que mon père avait prises en horreur, par quatre expériences successives. Mais il en fut de cette cinquième tentative comme des précédentes. À peine M. May fut-il en route avec nous, que mon père le trouva ridicule et insupportable. Il me mit dans la confidence de ses impressions, et de la sorte mon nouveau camarade ne fut plus pour moi qu’un objet de moquerie et de dérision perpétuelle.

M. May passa un an et demi à nous accompagner en Suisse et en Hollande. Nous séjournâmes assez longtemps dans la petite ville de