Page:Constant - Le Cahier rouge, éd. Constant de Rebecque.djvu/77

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à un mariage. L’ayant épousée, il l’avait conduite à Édimbourg pour la présenter à ses anciennes connaissances.

C’était une petite femme maigre, sèche, pas jolie, et je crois assez impérieuse. Elle me reçut très bien. Ils partaient le lendemain pour Brighthelmstone et me pressèrent d’y aller avec eux, en m’y promettant toutes sortes de plaisirs. C’était précisément la route opposée à celle que je voulais entreprendre. En conséquence, je refusai. Mais je réfléchis deux jours après qu’il valait autant m’amuser là qu’ailleurs, et je me mis dans une diligence qui m’y conduisit en un jour, avec une tortue qui allait se faire manger par le prince de Galles. Arrivé, je m’établis dans une mauvaise petite chambre, et j’allai ensuite trouver Kentish, m’attendant sur sa parole à mener la vie la plus gaie du monde. Mais il ne connaissait pas un chat, n’était point reçu dans la bonne société et employait son temps à soigner quelques malades pour de l’argent, et à en observer d’autres dans un hôpital pour son instruction. Tout cela était fort utile, mais ne répondait pas à mes espérances.