Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/10

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Nés avec le même goût & le même génie, ils avoient l’un & l’autre une adresse toute particuliere à réussir dans ce qu’ils entreprenoient. Attentifs à profiter de l’éducation, qu’on pouvoit leur donner, ils eussent fait de très-grands progrès, si leur fortune l’eût pû permettre. On voyoit entre ces deux jeunes gens une si grande conformité d’humeur, de caractere, & de sentiment, qu’il sembloit que le même esprit animoit ces deux corps.

Robercourt entierement occupé de la triste situation, où le réduisoit l’état de cadet (de cinq freres qu’ils étoient), voyoit avec douleur qu’aucun d’eux ne pouvoit prendre le parti des armes. Ce qu’il eût fallu, pour en entretenir un au service, eût causé la ruine des autres. Il pensoit sans cesse à l’état fâcheux de ses affaires, sans cependant trouver de