Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/12

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Lorsque la bergère se fut éloignée du puits, comme elle avait faim et soif, et que la filasse était encore sur sa quenouille, elle frappa trois coups de baguette, sur le derrière de son mouton, en prononçant la formule qui lui avait été indiquée par la fée, et une table, superbement garnie, surgit comme par enchantement. Des garçons vinrent la servir, et l’encouragèrent à boire et à manger. Elle trouva également près d’elle son fil et ses fagots.

À ce régime réconfortant, la fillette engraissa et devint fraîche et rose ; en un mot jolie à ravir.

Sa belle-mère, qui lui diminuait chaque jour sa ration de pain, ne comprenait rien à cette belle santé. Elle flaira un mystère et voulut l’éclaircir.

Un soir, elle dit à la fille de son mari :

« Demain matin, ma fille t’accompagnera en champ, et comme je n’aurai pas le temps de la peigner avant ton départ, tu lui feras sa toilette, en gardant tes bêtes. »

Le lendemain, les deux jeunes filles s’en allèrent ensemble, et lorsqu’elles furent ren-