Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/156

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Figurez-vous que juste au moment où il était à se demander ce qu’il donnerait à manger à ses invités, un cochon, paré comme pour une noce, est entré chez lui, envoyé sans nul doute par la Providence, pour le tirer d’embarras. »

Jeanne manqua s’évanouir en entendant ce récit. Mais le voisin qui leur racontait cela ne s’en aperçut pas et continua.

« Il l’a bien vite saigné et mis à toutes les sauces. Vous n’avez jamais mangé ni meilleurs boudins ni pareilles saucisses ! Et le lard rôti donc ? Oh ! s’écria-t-il, j’y songerai longtemps, à ce fameux dîner. »

Boniface fit signe à l’Hébétée de modérer son émotion et de manger, comme les autres, ces mets si vantés.

Jeanne était gourmande, aussi fit-elle taire son chagrin en avalant force boudins et saucisses.

Selon l’usage des noces bretonnes, on resta à table toute la vesprée, puis on dansa toute la nuit, et le lendemain on recommença à manger ce qui restait de la veille.

Quand il n’y eut plus rien à prendre, c’est-