Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/161

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Toute fuite était impossible, toute résistance absurde ; aussi Boniface laissa choir en gémissant, sa regrettée valise et descendit au milieu de la bande qui, pour le récompenser, l’attacha au même arbre que sa femme et les laissa là tous les deux, dos à dos, en emportant leur fortune.

Les malheureux eussent sans doute passé la nuit dans cette position gênante, si l’étranger qu’ils avaient rencontré le matin, n’était venu briser leurs liens et dire à Boniface :

« Tu vois, bonhomme, que l’argent volé ne profite jamais. »

Puis il ajouta : « Les brigands eux-mêmes qui viennent de s’en aller avec mon argent n’iront pas loin sans être arrêtés, car j’ai prévenu la maréchaussée qui les attend près d’ici. »

— Qui donc êtes-vous ? » demandèrent-ils.

— Je suis un saint du Paradis, répondit l’inconnu, envoyé par Dieu tout exprès pour voir jusqu’où pouvait aller ton penchant pour le vol. Maintenant que je suis fixé sur ton compte, je te préviens que si tu ne cesses