Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/165

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vieille. Votre mari vous attend. Dépêchez-vous ! Il ne faut pas le mettre en colère dès les premiers jours de votre ménage. »

— Oh ! répondit la jeune femme, je songe à une chose qui me chagrine ben.

— À quoi donc ?

— Je pense que si j’avons des garçailles comme oui, tous les noms qui sont pris comme oui, quels noms j’leur donnerons-t-y comme oui ?

— En effet, répondit la mère du meunier, la chose est sérieuse et mérite qu’on s’en occupe. Tous les noms tels que Pierre, Jacques, Baptiste, ont déjà été donnés, et je ne vois pas comment nous ferons pour en trouver de nouveaux.

Et la vieille alla s’asseoir près de sa bru, afin de réfléchir plus à l’aise.

Le meunier, exaspéré, s’en fut à son tour vers la fontaine et vit de loin les deux femmes qui semblaient changées en statues, tant leur immobilité était complète.

« Qu’avez-vous donc à ne pas bouger de place ? leur cria-t-il. Vous est-il arrivé malheur ou bien êtes-vous folles ? Voyons, répondez-donc.