Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/174

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maison, et arriva tout essoufflé, pouvant à peine parler, la figure à l’envers, lui annoncer qu’un affreux malheur était arrivé à son mari.

« Il est tombé du haut d’un toit, lui dit-il, et vous appelle à grands cris avant de rendre son âme à Dieu. »

La malheureuse femme s’arracha les cheveux de désespoir, et courut bien vite vers l’endroit où son mari était allé travailler.

Pendant ce temps le tailleur, qui avait reconnu sa poule à la broche, s’en empara prestement, remplit de cidre un énorme piché (vase en grès, très en usage en Bretagne), et déroba une douzaine de galettes de blé noir qui venaient d’être faites à l’instant. Puis il se sauva chez lui et mangea sa poule pour se consoler de l’avoir perdue.


II

Le petit boiteux était en train de faire bombance aux dépens de son ennemi, quand celui-ci, du haut de son toit, aperçut sa bonne femme pleurant, levant les bras au ciel et courant à toutes jambes.