Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/175

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« Que peut-elle bien avoir ? se demandait-il, pour laisser son rôti brûler, juste au moment où je me disposais à l’aller manger ? »

— Oh ! mon pauvre homme ! criait la femme, fasse le ciel qu’il ne succombe pas à ses blessures, ou ne reste pas estropié pour le reste de ses jours, que deviendrions-nous grand Dieu !

— Qu’as-tu donc, femme, à gémir ainsi ? demanda le couvreur en descendant les barreaux de son échelle.

— Comment ! répondit-elle, te voilà sain et sauf lorsqu’on vient de m’annoncer que tu étais mourant ?

— Et qui t’a dit cela ?

— Mais le tailleur, parbleu ! Existe-t-il au monde un singe plus méchant que lui ?

— Tu n’as pas compris, sotte que tu es, reprit le couvreur, sentant son rôti lui échapper, qu’il est venu reprendre sa poule à la broche ?

— Hélas ! s’il n’a pris que cela ? ajouta la femme d’un air consterné.

— Il me le payera ! murmura le couvreur en méditant une revanche.