Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/201

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pauvre pasteur qui se voyait dans l’impossibilité de rendre l’argent qu’il avait reçu annonça à ses paroissiens que les reliques tant désirées étaient arrivées, et fixa au dimanche suivant la date de la cérémonie.

Les braves gens ne se possédaient pas de joie et colportèrent la nouvelle dans tout le pays.

Le curé, pour se tirer d’embarras, prit des os de lièvre, de bœuf et de mouton, les fit bouillir, nettoyer, blanchir, les entoura de bandelettes et, finalement, les plaça séparément, dans trois vieux reliquaires qu’il avait pu se procurer d’un colporteur, en échange de calices et de ciboires hors de service.

Au jour dit, les cloches sonnèrent à toute volée, les femmes parées de leurs plus belles toilettes, les hommes en habits de fête, arrivent en foule à l’église, se pressent, se heurtent pour approcher de l’autel sur lequel sont déposés les trois reliquaires.

La messe d’actions de grâces est célébrée, l’église retentit de chants d’allégresse, puis enfin le curé monte en chaire et s’exprime ainsi :