Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/202

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« Mes chers frères, j’ai sans doute bien tardé à vous procurer les reliques que vous attendiez avec tant d’impatience ; mais c’est qu’aussi je voulais avoir, pour notre paroisse les restes des plus saints martyrs de la foi chrétienne, de ceux-là, qui, ayant le plus souffert ici-bas, sont à même, là-haut, de nous attirer les célestes bénédictions de Dieu.

« J’y suis arrivé, non sans peine, mes chers frères, et les reliques sacrées que vous avez sous les yeux sont celles que j’ai cru devoir choisir.

« Le premier reliquaire renferme un fragment de tibia du bienheureux saint Court-en-Bruyère. Toute sa vie, mes frères, ce saint a été en butte aux méchancetés des hommes. Il a été chassé et pourchassé partout où il est allé. Bien que réfugié au milieu des champs et des bois, où il ne vivait que de légumes et de racines sauvages, il a été traqué de buissons en buissons comme une bête fauve. Toute son existence n’a été qu’un long supplice, et il est mort lâchement fusillé. Priez-le donc souvent, mes frères, car ce fut un grand saint.