Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/209

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Au même instant, elle aperçut le curé qui arrivait tranquillement, en lisant son bréviaire, Elle courut à lui en disant :

— Oh ! monsieur le curé, quel malheur ! mon pauvre homme qui est devenu fou, mais fou à lier, puisqu’il veut, dit-il, vous couper les deux oreilles. Sauvez-vous bien vite, ou il va mettre son projet à exécution.

Le prêtre, bien que surpris de cette réception, s’empressa de retourner à son presbytère, ne voulant, pour rien au monde, faire le sacrifice de ses oreilles.

La gourmande, en rentrant dans la cour de la ferme, rencontra son mari qui sortait d’une étable. « Cours vite, lui-dit-elle, après monsieur le curé, le voilà là-bas qui emporte nos deux perdrix. »

— Ah ! par exemple, c’est tout de même trop fort, répondit le fermier, qui prit son élan et courut après le curé.

— Arrêtez, arrêtez, répétait-il, donnez m’en une seulement, et je m’en contenterai.

— Non, non, non, répondait le prêtre en se sauvant, non même pas une, et il se cou-