Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/214

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— Tiens, dit-il, c’est ici la résidence d’un seigneur, car son singe est à la fenêtre.

— Pardon, monsieur l’abbé, répondit Langevin, en saluant jusqu’à terre, vous vous trompez, c’est la demeure d’un meunier, car son âne est à la porte.

— Ça, c’est touché, s’écria M. Delacoudre ; aussi voilà un franc pour aller boire à ma santé.

Ce fut en chassant, que je rencontrai le porteur de contraintes, qui venait de parcourir toute une partie de la contrée et qui semblait harassé de fatigue. Je l’invitai à venir s’asseoir près de moi, sur un talus au pied d’un hêtre, et tirant une gourde de ma carnassière, je lui offris un verre de cognac. Ah ! alors, je devins son ami, et ce fut là, en pleine campagne, qu’il me dit le conte du Médecin de Fougeray.

Je transcris ce conte tel que je l’écrivis sous sa dictée, laissant ainsi au bonhomme la responsabilité de ses appréciations sur le caractère des habitants du pays.

Il commença ainsi :

Il faut dire les choses telles qu’elles sont :