Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/236

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cochon est perdu ! c’est ainsi qu’on se moque du sorcier ! Eh bien, dit-il à l’enfant, tu vas faire un tour dans ma masure. Et joignant le geste à la parole, il prit la fillette par les cheveux et la jeta dans le fond d’un grand sac qu’il chargea sur son épaule. Il emporta l’enfant chez lui, en dépit des pleurs de la mère, et même des menaces de tous les serviteurs de la ferme qui n’osèrent cependant pas l’en empêcher.

La pauvre fillette évanouie de peur fut déposée dans la soue au cochon prenant ainsi la place du déserteur. Elle n’eut pour toute nourriture que les vieilles croûtes de pain et les débris de légumes destinés à l’animal.

L’infortunée, pendant tout son séjour chez le sorcier, pria nuit et jour la sainte Vierge de lui venir en aide.

Ses prières ne tardèrent pas à être exaucées.


IV

Un matin, Mirlificochet remit l’enfant dans son sac et sortit. Il alla frapper à la porte d’une bonne femme qui, entourée de sa petite famille, était en train de cuire de la bouillie.