Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/238

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Yvonne raconta son malheur et ses aventures en versant de grosses larmes.

Sa marraine lui donna bien vite l’un des vases destinés aux ouvriers, en l’engageant à manger pour réparer ses forces. « Je te promets, lui dit-elle, que tu ne retourneras pas chez Mirlificochet. »

En effet, elle cacha sa filleule derrière des fagots, et mit à sa place, dans le sac, un chien très méchant qu’elle avait dans son écurie.

Lorsque le sorcier vint chercher son sac, la bonne femme lui dit de le prendre.

Tout devin qu’il était, Mirlificochet ne s’aperçut pas du tour qui lui avait été joué, et s’en alla ployant sous son fardeau.


V

Le chien, peu habitué à voyager de la sorte, se fâcha, se démena dans le sac, et enfin se mit à gratter le dos du sorcier.

Finiras-tu bientôt de ragaler, vilaine bête ? Je vas joliment te corriger, tout à l’heure.

L’animal n’en continua pas moins à gigoter et à enfoncer ses ongles dans les reins de Mirlificochet.