Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/247

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n’y voyant plus, tombe dans la mare ou dans le ruisseau, c’est alors qu’il entend à son oreille le rire sonore du méchant lutin que les bonnes femmes de Saint-Brice appellent l’Éclaireur ou l’Éclairou.


MARTINE

Il n’y a pas de bête au monde plus capricieuse, plus jalouse, plus méfiante, plus rusée et aussi quelquefois plus cruelle que Martine ; son bonheur consiste à faire endêver les gens et elle passe sa vie à causer des peurs effroyables et à jouer des tours aux pauvres ouvriers des champs attardés par les chemins.

Tantôt on rencontre dans un endroit sombre sous de grands chênes une masse informe représentant grossièrement un bœuf ou une vache ; tantôt on voit une bande de moutons sortant d’un champ d’ajoncs, tantôt on aperçoit un cochon blanc comme neige qui grossit à vue d’œil, se précipitant sur le voyageur qui cherche à l’approcher. Eh bien ! tout cela c’est Martine !