Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gnon s’écriait : « Quel saut pour des biques ! » Soudain, et en même temps, les chèvres firent une telle ruade que les deux cavaliers, lancés à plus de dix mètres dans la poussière, perdirent connaissance. Quand ils revinrent à eux, ils étaient près de leur demeure, brisés, moulus, jurant qu’ils laisseraient désormais Martine tranquille.


LES BIHEROUS

Les paysans de la commune d’Étrelles trouvent, parfois, des bouteilles dans les fossés de leurs champs. Si, par malheur, ils les débouchent et se frottent avec la liqueur qu’elles renferment ils sont aussitôt changés en Biherous.

C’est alors que commence pour eux une vie infernale : toutes les nuits ils revêtent la forme d’un animal qui s’en va courir la campagne à travers la commune dans toutes les directions. Les malheureux maigrissent, perdent leurs forces et, finalement, meurent, si dans leurs courses folles, ils ne