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LE CHIEN NOIR

La mère Valentin, fermière aux Noyers, dans la commune d’Orgères, me fit un jour le récit suivant :

Une femme étant en mal d’enfant, au village de la Haie-de-Chartres, on envoya, la nuit, un tailleur appelé Favrais, chercher une sage-femme qui habitait la Grenadière, dans la paroisse de Bruz.

En marchant, Favrais s’aperçut qu’un tout petit chien noir le suivait. Bientôt l’animal le devança, marchant devant lui au point de l’empêcher d’avancer, tournant tout autour de sa personne, faisant mille farces.

Aux échaliers des chemins, le chien chercha plusieurs fois à jeter le tailleur par terre, puis, soudain, apparut à l’homme d’une grosseur démesurée.

L’infortuné couturier fut pris d’une peur affreuse et se mit à courir comme un insensé.

Quand il arriva chez la mère Drouin, — c’était le nom de la sage-femme, — il n’avait plus figure humaine. Il raconta ce qui lui