Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jeune gars qui cumulait les fonctions de bedeau et de chantre, ce qui ne l’empêchait pas d’être cordonnier de son état.

Comme la plupart des musiciens, puisqu’il était sonneur de cloches, il aimait bien à lever le coude, et s’oubliait volontiers au cabaret avec des amis.

Le bedeau a un métier pénible à la Toussaint, car il faut sonner presque toute la journée, et même le lendemain, le jour des défunts.

Il est vrai qu’il en est dédommagé par la quête qu’il va faire à domicile chez tous les habitants, non seulement du bourg, mais des villages de la commune. Comme à ce moment tous les cœurs sont angoissés par le souvenir de ceux qui leur furent chers, on se montre généreux avec celui qui a sonné pour les morts, et le sonnou, comme on l’appelle, s’en retourne chez lui les poches remplies de gros sous, et même parfois de petites pièces blanches.