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(juillet 1897), on nous assure que ces bâtiments vont bientôt disparaître.

Le fossoyeur de Saint-Martin avait une fille, couturière de son état, qui habillait les mariées de la campagne, assistait à leurs fiançailles et à leurs noces, de sorte qu’il lui arrivait souvent de revenir chez elle la nuit.

Un soir qu’elle venait de rentrer dans la maison de son père, elle se mit à la fenêtre de sa chambre au moment où minuit sonnait à l’horloge du clocher de l’église. Soudain, un spectacle étrange s’offrit à sa vue : Elle vit sortir de l’église, passer sous sa fenêtre et traverser le cimetière, le cortège habituel et complet d’un enterrement.

Bien que les prêtres fussent nombreux, pas le moindre bruit ne parvenait à ses oreilles ; on eût dit que leurs pieds effleuraient à peine l’herbe des tombes et ne touchaient pas le sable des allées.

Derrière le cercueil marchait un homme, complètement nu, dont le visage, éclairé par la lune, exprimait la douleur la plus profonde.

Le cortège se dirigea vers un point éloigné du cimetière et disparut derrière les arbres.