Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/42

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Le matin de la foire, le paysan trouva dans son étable un superbe cheval qui se laissa monter sans difficulté, qui encensait comme un cheval de race, qui caracolait, et qui ne tarda pas à faire l’admiration de tous les amateurs de chevaux à la foire de Saint-Aubin-du-Cormier.

Le bonhomme en demandait cinq cents écus, somme énorme à cette époque pour le prix d’un cheval ; aussi le marchand allait-il s’en aller sans trouver d’acheteur, lorsque le diable se présenta.

— Combien le cheval ? dit-il.

— Cinq cents écus sans le licol.

— Je vous offre le double, avec le licol, ou sans cela rien de fait, et il s’éloigna.

Le bonhomme se dit « mille écus, le prix de la ferme que je convoite depuis si longtemps. Le pain assuré pour le reste de mes jours. Baste ! le gas est si fin qu’il saura ben se tirer d’affaire », et il appela le diable qui s’en allait.

Celui-ci compta mille écus et enfourcha l’animal qui ne semblait plus aussi fringant.