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V

Le bonhomme, malgré son or, pleurait en s’en allant, et regrettait son fils, comprenant trop tard qu’il avait commis une mauvaise action.

Pendant ce temps-là, le diable disait au cheval : « Cette fois je te tiens, vilaine bête, et tu ne m’échapperas pas. » Et il l’éperonna dur et longtemps.

Lorsque l’animal fut couvert d’écume, Satan s’arrêta dans une auberge et ordonna au garçon d’écurie de mener boire sa bête à l’étang voisin. « Tu ne lui enlèveras pas son licol, je te le défends ».

Le garçon fit la promesse de lui laisser son licol, mais arrivé au bord de l’eau, le cheval se mit à froncher, c’est-à-dire à renifler, et refusa de boire.

Le conducteur se dit : « Ma foi, tant pis ; je vais lui enlever son licol, et son maître n’en saura rien. »

Aussitôt le licol enlevé, le cheval se précipita dans l’eau et se changea en guernette (petite grenouille).