Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/48

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conduisit à l’atelier où il lui expliqua ce qu’il avait à faire.

Aussitôt que le maître eut tourné le dos, Jean éparpilla la filasse par terre et se coucha dessus.

Lorsque la servante vint, vers huit heures du matin, lui apporter sa soupe et qu’elle le vit couché et dormant à poings fermés, elle s’en alla dire à son maître qu’il n’avait pas eu la main heureuse dans le choix de son compagnon. « Il dort, ajouta-t-elle, au lieu de travailler. »

À midi la servante retourna lui porter son déjeuner et le trouva dans la même position, étendu sur la filasse.

Aussi le soir, quand Jean vint souper son maître voulut lui faire des observations, mais le jeune ouvrier riposta :

— Vous vous fâchez, je crois. Allons, apportez bien vite votre oreille et que ça finisse.

— Je ne me fâche pas ; mais je ne puis cependant te nourrir à rien faire.

— C’est bon, c’est bon, je travaillerai demain.