Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/82

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demander au jeu les sommes qu’il avait follement dissipées. Ce fut là son malheur ; il acheva de perdre ce qui lui restait.

Après une orgie effroyable, François joua, dans une nuit, jusqu’à sa dernière obole et redevint aussi gueux que dans ses jeunes années. Au plus fort de la partie on vint le prévenir que le feu s’était déclaré dans les écuries et qu’on ne pouvait s’en rendre maître. Trop occupé de son jeu, et voulant regagner au plus vite de quoi tenter de nouveau la fortune, il se contenta de hausser les épaules.

Quelques heures après, tous les bâtiments étaient la proie des flammes, et rien ne put être sauvé.

Lorsque l’incendie eut tout consumé, chacun rentra chez soi, mais personne n’invita François à l’accompagner. Ses amis de débauche l’évitèrent. Le malheureux resta seul assis sur les débris en cendres de sa fortune envolée.

Il y resta tout le jour abimé dans sa douleur. La faim l’obligea à chercher un abri. Il se souvint seulement alors qu’il avait des