Page:Contes des Fées, par Perrault, Mme D’Aulnoy, Hamilton et Mme Leprince de Beaumont, 1872.djvu/275

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MORALITÉ

Sans le secours d’aucune fée
On connaissait de quels parents
Sortait l’aimable Fortunée.
Les brillantes vertus dont elle était ornée
Étaient autant de sûrs garants
Que d’un beau sang elle était née.
Le seul mérite et la vertu
Font la véritable noblesse.
Ô toi, qui d’honneurs revêtu,
Ne montre qu’orgueil et faiblesse,
Apprends de moi cette leçon :
En vain d’une antique famille
Tu nous vantes l’illustre nom,
En vain sur toi la pourpre brille :
Quiconque a des vertus, malgré son humble état,
Passe pour noble ou pour digne de l’être :
Mais tes honneurs et ton éclat,
Pour noble ne sauraient te faire reconnaitre.