Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 11, 1839.djvu/100

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CHAPITRE VIII.


Le pêcheur vint de son île verte, amenant sur les vagues sa femme et ses enfants ; le fermier de la terre ferme, avec des religieux, des nonnes, et la fille de village qui quittait pour la première fois la maison, tous se dirigeaient vers le bac.
RogersL’Italie.


Jamais les dômes massifs, les somptueux palais et les canaux de Venise n’avaient été éclairés par un plus beau jour que celui qui succéda à la nuit dont nous venons de parler. Il n’y avait pas longtemps que le soleil se montrait au niveau du Lido, lorsque le son des cors et des trompettes retentit sur la place de Saint-Marc. Le canon répondit de l’arsenal lointain. Bientôt mille gondoles glissèrent le long des canaux, à travers le port et le Giudecca, tandis que les routes bien connues de Fusina et des îles voisines étaient couvertes d’innombrables bateaux se dirigeant vers la capitale.

Les habitants de la ville se rassemblèrent de meilleure heure qu’à l’ordinaire, revêtus de leurs habits de fêtes, et mille contadini débarquèrent aux différents ponts dans le gai costume du continent. Le jour n’était pas encore bien avancé, que toutes les avenues de la grande place étaient déjà remplies, et au moment où les cloches de l’antique cathédrale cessèrent leur joyeux carillon, la place Saint-Marc se remplit de nouveau d’une foule animée. On voyait peu de masques : le plaisir brillait dans tous les regards, et une gaieté franche et sincère se communiquait de groupe en groupe. Enfin Venise et ses habitants faisaient éclater l’insouciante allégresse d’une fête favorite des Italiens. Les bannières