Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 11, 1839.djvu/147

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d’ostentation que celui-là précisément dont les principes réels de gouvernement étaient voilés d’un mystère que la morale relâchée du siècle condamnait elle-même.


CHAPITRE XII.


Lorsqu’on nomme ce pouvoir dans la conversation habituelle, n’importe dans quel lieu, celui qui parle baisse tout à coup la voix et les yeux, et montre le ciel, comme s’il parlait de Dieu.
Rogers.


Le lecteur a probablement deviné qu’Antonio était alors dans une antichambre du tribunal terrible et secret dont nous avons parlé dans le chapitre précédent. Comme tous les individus de sa classe, le pêcheur avait une vague idée de l’existence et des attributions du conseil devant lequel il allait paraître. Mais il était loin de comprendre l’étendue des fonctions de ceux qui prenaient également connaissance des plus importants intérêts de la république et des plus frivoles affaires des familles patriciennes. Tandis que son esprit était préoccupé du résultat probable de l’entrevue qui allait avoir lieu, une porte s’ouvrit, et un domestique fit signe à Jacopo d’avancer.

Le profond et imposant silence qui succéda à l’arrivée de ces deux hommes en présence du conseil des Trois nous donne le temps de jeter un coup d’œil sur l’appartement et sur ceux qu’il contenait. La salle n’était pas grande, relativement au pays et au climat, mais sa dimension convenait au mystère du conseil qui s’assemblait entre ses murs. Le sol était revêtu de marbre blanc et noir, et les murs étaient entourés d’une tapisserie de drap noir. Une seule lampe de bronze brûlait au milieu sur une table solitaire, qui, comme tous les autres objets de cet ameublement mesquin, était couverte de la même lugubre tenture. Dans les angles de la chambre, il y avait des armoires en saillie, et qui étaient