Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 13, 1839.djvu/184

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paroles, nous pourrions ajouter, ainsi que l’idiome. Le ranz des vaches du pays de Vaud est dans le patois du pays, dialecte qui est composé de grec, de latin, mêlé de celtique. Ainsi que notre air national qui fut d’abord chanté par plaisanterie, et que, grâce à des faits glorieux, nous chantons maintenant avec orgueil, ce chant serait trop long pour être offert en entier au lecteur : nous lui donnerons cependant un couplet de cette chanson que les Suisses ont rendue si célèbre par leur amour pour leur pays, et qui souvent a porté le montagnard, engagé au service étranger, à abandonner un étendard mercenaire et le fracas des villes pour retrouver les scènes magnifiques de la nature, qui tourmentaient son imagination toujours dirigée vers ces objets et embellissaient ses rêves. On s’apercevra promptement que le pouvoir de cette chanson consiste principalement dans les souvenirs qu’elle fait naître, en rappelant les simples charmes de la vie champêtre, et en ravivant l’indélébile sensation produite par la nature, lorsqu’elle donne à un pays cette majesté qui distingue la Suisse.


Lé zarmailli dei colombetté
Dé bon matin se san Iéha.

(Refrain.)

Ha ! ah ! ah ! ah !
Liauba ! Liauba ! por aria.
Vénidé toté
Bllantz’ et naire,
Rodz et motaile,
Dzjouvan’ et étro
Dezo on tzehano,
Io vo z’ ario
Dezo on triembllo,
Io ïe triudzo,
Liauba ! Liauba ! por aria ![1]

La musique des montagnes a quelque chose de particulier et de sauvage ; elle a probablement reçu ses inspirations de la grandeur des objets qui l’entourent. La plupart des sons participent

  1. Les vaches des Alpes se lèvent de bonne heure.
    (Refrain.)
    Ah ! ah ! ah ! ah ! Liauba, Liauba, il faut traire le lait. Venez, vaches blanches ou noires,
    rouges ou bigarrées, jeunes et vieilles, je vais vous traire sous ce chêne je vais vous traire
    sous ce peuplier.