Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/156

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des planètes voguant à pleines voiles ; et tous les scrupules du vieux marin s’évanouirent comme la neige fond devant le soleil.





CHAPITRE XIII.


Chapitre des préparatifs. — Choix difficile. — Les épreuves. — Un coup d’œil en arrière, tout en allant en avant.



Je passerai légèrement sur les événements du mois suivant. Nous étions tous partis pour l’Angleterre, un bâtiment convenable avait été acheté et équipé ; la famille étrangère avait pris paisiblement possession de ses cabines ; et j’avais fait tous mes arrangements pour une absence de deux années. Le vaisseau était du port de trois cents tonneaux, et il avait été construit de manière à pouvoir affronter les dangers de la glace. On y avait réuni tous les approvisionnements nécessaires pour que rien ne manquât ni aux hommes ni aux Monikins ; les appartements des dames avaient été très-convenablement séparés de ceux des messieurs ; enfin le bâtiment ne laissait rien à désirer sous le double rapport de la décence et de la commodité. Lady Chatterissa appelait spirituellement leur chambre le gynécée. J’appris ensuite que c’était un mot qu’ils avaient emprunté aux Grecs pour désigner l’appartement des femmes, les Monikins étant tout aussi jaloux que nous d’étaler leur science en s’appuyant des expressions tirées des langues étrangères.

Noé mit beaucoup de soin dans le choix de l’équipage ; le service était difficile et la responsabilité était grande. Il fit tout exprès le voyage de Liverpool, et il eut le bonheur d’engager cinq Yankees, autant d’Anglais, deux Norvégiens et un Suédois, qui tous avaient été accoutumés à croiser aussi près des pôles qu’il est donné à des hommes ordinaires de le faire. Il eut aussi la main heureuse pour un cuisinière pour deux enseignes ; mais il eut