Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/252

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gouvernement de ce royaume voulait seulement nous rendre justice sur l’objet important qui est en négociation depuis soixante-dix ans, je dirais que les relations entre les deux pays sont sur le meilleur pied possible.

« Je vous félicite, Monsieur, du profond respect avec lequel le monde de Leaplow est traité dans les contrées les plus lointaines de la terre, et de l’influence favorable que cette circonstance fortunée doit avoir sur nos intérêts les plus importants.

« Je ne vois que peu de probabilité de réussir dans l’objet de ma mission spéciale ; mais il faut accorder toute croyance à la sincérité des sourires du roi, de la reine, et de toute la famille royale.

« Dans une conversation récente avec Sa Majesté, le roi m’a demandé de la manière la plus aimable des nouvelles de la santé du grand sachem, le chef de notre gouvernement. Il a ajouté que notre prospérité faisait honte à toutes les autres nations, et que nous pouvions en toute occasion compter sur son profond respect et sur son amitié perpétuelle. En un mot, Monsieur, toutes les nations voisines ou éloignées désirent notre alliance, sont impatientes d’ouvrir avec nous de nouvelles sources de commerce, et nous regardent avec le plus profond respect et avec l’estime la plus inviolable. — Vous pouvez dire au grand sachem que ces sentiments ont augmenté d’une manière surprenante sous son administration, et qu’ils ont au moins quadruplé pendant ma mission. Si Leaphigh voulait seulement exécuter ses traités, Leapthrough ne plus exercer la presse contre nos matelots, le roi de Leapup avoir plus d’égards pour les usages de la bonne société, et celui de Leapover cesser de prendre nos vaisseaux pour fournir de l’argent à ses maîtresses, nos relations étrangères pourraient se regarder comme parfaites. Au surplus, Monsieur, elles sont beaucoup mieux que je n’aurais pu m’y attendre, et que je ne l’avais jamais espéré. Une chose dont vous pouvez être diplomatiquement certain, c’est que nous sommes universellement respectés, et que le nom de Leaplow n’est jamais prononcé sans qu’on voie toute la compagnie se lever, et toutes les queues brandir.

« Signé Judas, l’Ami du peuple.
« P. S. (secret).

« Mon cher Monsieur, si vous rendez ma dépêche publique,