Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/277

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me dit le brigadier en m’accompagnant, tandis que je retournais à mon auberge. Nous avons fait tout ce que les circonstances permettaient ; et cependant nous aurions échoué si le président avait été en état de lire son écriture. Quant au fond et aux formes des lois des Monikins, — car elles sont à peu près les mêmes à Leaphigh qu’à Leaplow, — vous pouvez en juger d’après ces deux procès : je ne prétends pas dire qu’elles soient parfaites ; je pourrais moi-même y suggérer des améliorations. Mais telles qu’elles sont, nous nous en contentons. — Sans doute, vous autres hommes, vous avez des codes de lois qui peuvent mieux soutenir l’examen.





CHAPITRE XXII.


Un néophyte en diplomatie. — Introduction diplomatique — Calcul. — Cargaison d’opinions.

— Comment choisir un assortiment pour faire un envoi.



Je commençai alors à penser sérieusement à mettre à la voile pour Leaplow, car j’avoue que j’étais ennuyé de passer pour le gouverneur de Son Altesse Royale le prince Bob, et il me tardait de reprendre la place qui m’appartenait dans la société. Les discours du brigadier continuèrent à m’y déterminer. Il m’assura qu’il suffisait de venir d’un pays étranger pour être regardé comme noble à Leaplow, et que je n’avais pas à craindre d’être traité dans son pays comme je l’avais été dans celui où j’étais. Après avoir discuté ce projet en conversation familière, nous résolûmes de nous rendre sur-le-champ à l’hôtel de l’ambassade de Leaplow pour y demander des passeports et pour offrir en même temps à l’Ami du Peuple de me charger des dépêches qu’il pourrait avoir pour son gouvernement, — car l’usage des envoyés de cette république était de chercher des occasions pour transmettre leur correspondance diplomatique.