Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/358

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marais on pourrait bâtir une nouvelle ville dans l’endroit où la route se terminerait, et que des fortunes se trouveraient faites par un acte du parlement. Les habitants de l’île se levèrent en masse contre la route, qui dépassait d’un pouce leur quartier : ainsi, sur la ligne entière où devait passer ce chemin, les Monikins combattaient pour ce qu’ils appelaient leurs intérêts, avec un courage digne de héros.

Sur cette grande question, car elle était devenue de la dernière importance, étant le sujet des principales mesures du jour, aussi bien que des principales ordonnances de la grande allégorie nationale, les partisans respectifs avaient décidé que tout ce qui ne voyagerait pas sur la nouvelle route, n’avancerait pas d’un pouce dans Leaplow. Noé se décida à suivre une carrière indépendante. Cette résolution ne fut pas prise légèrement ; il resta longtemps indécis, jusqu’à ce qu’ayant attendu un temps suffisant, il se convainquit qu’il n’y avait rien à gagner en suivant un autre chemin. Heureusement son Divin fut du même avis, et tout lui promit une prompte occasion de prouver au monde qu’il agissait d’après des principes moraux, même au milieu d’une éclipse morale. Lorsque la question vint à être discutée, les propriétaires sur la première ligne de la route furent battus par les raisonnements et les intérêts majeurs des habitants de l’île. Le plus grand obstacle était de permettre que le travail allât plus loin. Les habitants de l’île manifestèrent une grande libéralité, relativement à leurs propres intérêts, car ils consentirent même à ce que la route fut construite sur le marais opposé, précisément à une distance assez grande pour permettre à chacun d’aller aussi près que possible du quartier hostile, sans y entrer. En admettant ce dernier point, ils prouvèrent jusqu’à la démonstration que ce serait changer le caractère de leur île, qui d’un entrepôt deviendrait un simple passage. Aucun Monikin raisonnable ne pourrait exiger cela d’eux.

Comme les horizontaux, par quelque calcul que je n’ai jamais compris, s’étaient persuadé qu’il serait plus avantageux à leurs projets de construire l’ouvrage entier que de s’arrêter n’importe où entre les deux extrémités, mon devoir fut heureusement, dans cette occasion, en rapport parfait avec mes opinions ; et, par conséquent, je votai cette fois de manière à avoir ma propre approbation. Noé, qui se trouvait libre, voulut montrer du caractère,