Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 16, 1839.djvu/341

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a été prouvé qu’une armée assez semblable à dix mille des hommes qui ont combattu à Waterloo ne pouvait avancer même de dix milles dans notre pays.

— Eh bien ! eh bien ! c’est une preuve que cet écrivain peut se tromper dans ses idées.

— Pardon, monsieur Howel ; je crois d’après vos propres aveux, que c’est une preuve que son esprit ne vaut pas mieux que ses traits d’esprit ; qu’il ignore complètement ce qu’il prétend bien savoir, et que ses opinions ne valent pas mieux que ses connaissances. Tout cela bien prouvé contre un homme, qui par sa profession seule, prétend en savoir plus que les autres, doit le faire paraître bien méprisable.

— Mais vous avez été chercher tout cela dans une vieille Revue. Voyons l’article sur lequel cette discussion a commencé.

— Volontiers.

Mistress Bloomfield envoya chercher dans la bibliothèque l’ouvrage critiqué dans un numéro tout récent de la même Revue, et prenant l’article en question, elle lut tout haut quelques-unes des observations critiques qui s’y trouvaient ; et prenant les passages qui y correspondaient dans l’ouvrage américain, elle fit voir l’inexactitude des citations, les omissions de parties essentielles du texte, et dans plusieurs cas de mauvaises plaisanteries faites aux dépens de la pureté de la langue anglaise. Elle lut ensuite quelques-unes de ces assertions audacieuses qui rendent cette Revue si remarquable, et qui ne permettaient à aucune personne de bonne foi de douter qu’elles ne fussent faites contre toute vérité.

— Mais voici un exemple qui ne vous laissera rien à répliquer, monsieur Howel, continua-t-elle ; faites-moi le plaisir de lire ce passage.

M. Howel prit la Revue, lut le passage en question, et leva ensuite les yeux sur mistress Bloomfield.

— Le but de cet écrivain n’est-il pas de prouver que l’auteur est tombé en contradiction avec lui-même ?

— Certainement, Madame ; et il est clair que ce reproche est fondé.

— À ce que dit votre écrivain favori, qui l’en accuse en propres termes. Mais voyons ; quel est le fait ? Voici le passage dans l’ouvrage critiqué. D’abord vous remarquerez que la phrase qui contient la contradiction prétendue est mutilée ; la partie qui en