Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 17, 1840.djvu/417

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s’embarquèrent, et Jasper prit les pirogues à la remorque une troisième fois, et, courant vent arrière, il les laissa aller en dérive à un mille sous le vent de l’île. Les Indiens n’avaient qu’une seule rame dans chaque bateau ; le jeune marin sachant bien qu’en les tenant vent arrière, ils aborderaient sur les côtes du Canada dans le courant de la matinée.

Le capitaine Sanglier, Arrowhead et Rosée-de-Juin restèrent seuls lorsqu’on eut disposé du reste de la troupe ; le premier ayant certains papiers à signer avec le lieutenant Muir, qui, à ses yeux, possédait les qualités qui sont attachées à un brevet d’officier, et ce dernier préférant, pour des raisons à lui connues, ne point partir en société de ses anciens amis les Iroquois. On garda des pirogues pour leur départ, quand le moment convenable serait arrivé.

Pendant ce temps, c’est-à-dire pendant que le Scud descendait la rivière avec les canots en remorque, Pathfinder et Cap s’occupèrent à préparer un déjeuner, la plus grande partie de tous ces personnages n’ayant rien pris depuis vingt-quatre heures. Le court espace de temps qui s’écoula de cette manière avant le retour du Scud fut peu interrompu par la conversation. Pathfinder trouva pourtant moyen d’aller rendre une visite au sergent, de dire quelques paroles amicales à Mabel, et de donner quelques ordres pour adoucir les derniers moments du mourant. Il insista pour que Mabel prît quelques légers rafraîchissements, et ne trouvant plus de motifs pour garder les soldats dans le fort, il congédia la garde qu’il y avait placée, afin que Mabel ne fût troublée en aucune manière dans les soins qu’elle donnait à son père. Ces petits arrangements terminés, notre héros retourna près du feu autour duquel il trouva toute la société rassemblée, y compris Jasper.