Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 24, 1846.djvu/171

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lée qui doivent nous occuper le plus et ne suis-je pas venu à propos pour prendre part à la défense de la maison ?

— C’est ce que nous verrons dans quelques heures peut-être. Tout est tranquille maintenant, et restera probablement ainsi jusqu’au matin à moins que les Indiens n’aient changé leur tactique. Ils ont allumé leurs feux sur les rochers, et semblent disposés à rester là longtemps. Mais après tout, j’ignore leurs intentions. Ils ne paraissent pas vouloir déterrer la hache ; ils m’ont fait des propositions de paix par l’entremise d’un messager.

— Ne sont-ils pas peints pour la guerre, Monsieur ? Je me souviens d’avoir vu de ces guerriers dans mon enfance ; je les ai examinés aujourd’hui à l’aide de ma lunette, et je crois qu’ils sont dans ce qu’ils appellent le sentier de la guerre.

— Quelques-uns sont certainement dans cette disposition, quoique celui qui est venu au Rocher n’y soit pas, m’a-t-il dit. Il a prétendu qu’il voyageait avec les autres vers l’Hudson pour apprendre les véritables causes des difficultés élevées entre leur grand-père Anglais et leur grand-père Américain. Il me demanda de la farine et de la viande pour sa troupe. C’est là tout le contenu de son message.

— Et votre réponse, Monsieur ; est-ce la paix, ou la guerre ?

— La paix en promesse, mais je crains la guerre en réalité. On ne peut pas savoir encore. Un vieux soldat de la frontière comme moi n’est pas disposé à se mettre en repos sur la foi d’un Indien. Dieu soit loué ! nous sommes tous maintenant en dedans de la palissade ; et avec les armes et les munitions que nous avons en grand nombre, nous ne serons pas pris aisément. Je ne parle pas d’un siège, nous sommes trop bien approvisionnés pour le redouter.

— Mais vous laissez les moulins, les grains, les granges et même les cabanes de nos travailleurs tout à fait à la merci de ces misérables.

— Je ne puis l’empêcher, à moins que nous ne courions au-devant d’eux et ne les attirions à une bataille ouverte, ils sont trop nombreux, et je ne veux pas exposer des pères de famille aux dangers d’une lutte inégale avec de pareils vagabonds. Je leur ait dit de prendre eux-mêmes la farine ou le grain dont le moulin est abondamment pourvu. Ils trouveront du porc dans chaque habitation, et ils ont déjà emporté un daim que j’es-