Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 24, 1846.djvu/284

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celui-ci ne réussît pas toujours à se faire comprendre de ses auditeurs.

Le major était bien traité, et cependant on lui avait donné à entendre qu’il serait considéré comme un espion. Il lui paraissait impossible de s’échapper. Pourtant il n’en abandonnait pas l’espérance. Le parti indien, d’après ce qu’il en avait vu, avait un caractère qui rendait une capitulation très-hasardeuse, et conseillait à son père de tenir bon jusqu’à la dernière extrémité. Au point de vue militaire, il considérait ses oppresseurs comme des hommes à mépriser, attendu qu’ils n’avaient pas de chef. Cependant plusieurs d’entre eux, surtout les sauvages, paraissaient féroces. Ils étaient tous avares de paroles et très-peu s’exprimaient en anglais, quoiqu’il y eût parmi eux plus d’hommes blancs que le major ne l’avait cru d’abord. Il n’avait pas vu M. Woods et ne savait rien sur son arrestation et son emprisonnement.

Mike réussit enfin à se faire comprendre du capitaine ; pourtant il y eut quelques explications de perdues à cause de la confusion qui régnait dans l’esprit du messager. Mike avait cependant encore une autre communication à faire, mais nous la réservons pour les oreilles de la personne à laquelle elle était spécialement destinée.

Ces nouvelles amenèrent un temps d’arrêt dans les projets du capitaine Willoughby. Quelque chose du feu de sa jeunesse se réveilla, et il discuta avec lui-même la possibilité de faire une sortie, de délivrer son fils, et puis enfin de commencer la retraite. Connaissant bien le terrain, ce qui lui donnait une grande facilité pour faire une action si hardie, son projet lui parut admirable et il se décida à l’exécuter.


CHAPITRE XXIII.


Un autre amour commence à entrer dans son âme, quoique son cœur soit enchaîné au mien par un fil d’or.
Willis


Pendant que le capitaine et Joyce arrangeaient leurs plans, Mike se préparait à s’acquitter d’un message très-délicat dont il avait été chargé par Robert Willoughby. Le bruit qui courait qu’il était revenu de sa fuite à travers les habitations, nécessita plu-