Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 27, 1847.djvu/297

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quoique tous veuillent représenter l’opinion publique, que toutes ces jongleries sont tombées dans le mépris. Tout homme intelligent sait parfaitement aujourd’hui que les manifestations les plus actives et les plus bruyantes sont les moins sincères, les moins éclairées, et il ne daigne pas leur accorder son attention. Il en est de même de la presse en général : elle est tombée dans un tel discrédit, que non-seulement son influence pour faire le mal est beaucoup amoindrie, mais qu’elle a perdu aussi presque tout moyen de faire le bien.

Enfin, je lus tout haut les résolutions du meeting. J’en donne ici le texte :

« À un meeting des citoyens de Ravensnest, spontanément assemblé le 22 juin 1845, sur la grande route, après le service divin dans la maison épiscopale, accompli suivant les formes de l’Église établie en Angleterre, Onésiphore Hayden a été nommé président et Puloski Todd secrétaire. Après une éloquente et lumineuse exposition sur le sujet du meeting, et quelques considérations remarquables sur l’aristocratie et les droits de l’homme, développées par Démosthène Hewett et John Smith, les manifestations suivantes du sentiment public ont été adoptées à l’unanimité :

« Résolu, qu’une manifestation modérée de l’opinion publique est utile aux droits des hommes libres, et est un des plus précieux priviléges de la liberté, de cette liberté qui nous a été transmise par nos ancêtres qui combattirent pour obtenir des institutions libres ;

« Résolu, que nous apprécions ce privilége, et que nous en maintiendrons toujours l’exercice avec constance comme le prix de notre liberté ;

« Résolu, que comme tous les hommes sont égaux aux yeux de la loi, ils le sont encore plus aux yeux de Dieu ;

« Résolu, que les maisons de prière sont des endroits destinés aux réunions du peuple, et qu’on ne doit y admettre rien qui soit opposé au sentiment public, ou qui puisse le blesser ;

« Résolu, que dans notre jugement le siège qui est bon pour un homme est bon pour un autre ; que nous ne reconnaissons aucune distinction de famille ou de race, et que les bancs doivent être construits sur des principes d’égalité, aussi bien que les lois ;