Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 28, 1850.djvu/189

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CHAPITRE XVII.


L’air du matin lui envie sa fraîche haleine ; les vagues dansent joyeusement sous ses yeux ; les oiseaux de la mer s’appellent en voltigeant. Ô lumière bénie du matin !
Dana.



Le lendemain même de l’arrivée du Lion de Mer du Vineyard, Dagget entreprit la chasse des veaux marins. On tua un beaucoup plus grand nombre de ces animaux, mais si tranquillement, qu’on n’excita que peu d’alarme parmi eux. Dagget avait apporté dans son schooner un chariot, dont on reconnut bientôt la grande utilité comme moyen de transport pour l’huile et les peaux de veaux marins. Ce chariot avança ainsi l’opération d’au moins un mois. Les deux équipages, ayant moins de travail, n’en furent que de meilleure humeur.

Un mois après, Dagget disait à Roswell : — Voici le 1er de février, vous partirez bientôt, sans doute, et dès que votre cargaison sera complète ?

— Non, capitaine Dagget, je ne puis songer à laisser un autre homme, un compatriote dans cet endroit isolé, ne sachant s’il pourra jamais en sortir.

Dagget, étonné de la générosité de Roswell, voulut lui offrir une part dans ses profits ; mais Roswell refusa en lui disant de s’entendre avec les hommes de l’équipage d’Oyster-Pond, et que, pour les officiers, ils étaient tous déterminés à ne lui rien demander pour un concours tout fraternel. Quant à Roswell sa meilleure récompense, celle sur laquelle il comptait, était l’approbation de Marie.

Dagget accepta de grand cœur, comme on le pense bien, l’offre de Roswell. Ils s’étaient proposé ce jour-là de gravir la haute montagne qui se trouvait au centre de l’île, et, après deux heures de marche à travers les fragments de rochers dont l’île était