Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 28, 1850.djvu/227

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que le temps devienne plus froid lorsqu’on va au Sud ; je n’ai jamais pu le comprendre, et il n’en est pas ainsi en Amérique, j’en suis certain.

— Cela est expliqué dans ma géographie, répondit Marie en prenant le livre machinalement, car ses pensées étaient bien loin dans ces mers de glace que son oncle venait de décrire avec tant d’exactitude.

— Les géographies qu’ils font maintenant sont vraiment utiles, dit-il d’un ton plus animé qu’il n’avait encore eu depuis qu’il parlait. Elles deviennent aussi utiles que les almanachs. Lisez-moi, mon enfant, ce que la vôtre dit sur les saisons.

— Elle dit que le changement des saisons est dû à l’inclinaison de l’axe de la terre vers la partie plate de son orbite.

— C’est très-extraordinaire, reprit le diacre après avoir réfléchi quelque temps à la question, mais je suppose qu’il en doit être ainsi. N’était cette inclinaison vers le froid, nos vaisseaux iraient là à la chasse du veau marin sous un ciel aussi beau qu’ici au mois de juin.

— Probablement, mon oncle, il n’y aurait pas de veaux marins s’il n’y avait pas eu de glaces. On dit que ces animaux aiment le froid, la glace de l’Océan glacial. Trop de chaleur aurait pu ne pas leur convenir.

— Oui, Marie, mais elle aurait pu convenir à d’autres personnes ! Gar’ner avait encore une autre mission que celle de chasser les veaux marins.

— Je ne vous comprends pas, Monsieur ; assurément Roswell est parti pour aller à la chasse des veaux marins.

— Certainement, il n’y a point, d’erreur à cet égard ; mais il peut y avoir sur la route beaucoup de stations.

— Voulez-vous dire, Monsieur, reprit Marie avec une vive anxiété, et respirant à peine, que Roswell doit s’arrêter à l’une des stations ? Vous avez parlé des Indes occidentales.

— Écoutez, Marie, voyez si la porte de la cuisine est ouverte. Et, maintenant, approchez-vous de moi, mon, enfant, car il est inutile de crier ce que j’ai à dire de manière à être entendu de tout Oyster-Pond. — Puis asseyez-vous là, ma chère, et ne