Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 28, 1850.djvu/236

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ment-ci, et qu’elles nous ouvrent un passage vers la partie de la mer qui est libre de glaces.

— Je crois que vous avez raison, mais il y a une grande perte de temps et un grand danger à traverser encore une fois ces montagnes, répondit Roswell ; les montagnes les plus voisines de nous s’ouvrent lentement ; mais souvenez-vous quelle plaine de glace se trouve en dehors. Il faut encore sonder.

Le résultat fut bientôt connu.

— Eh bien ! quelles nouvelles, Gar’ner ? demanda Dagget se baissant pour apercevoir les marques imperceptibles qui distinguaient la partie mouillée de la baguette de celle qui était sèche. Gagnons-nous sur la voie d’eau, ou est-ce la voie d’eau qui gagne sur nous ? Que Dieu veuille que le premier résultat soit le vrai !

— Dieu l’a voulu ainsi, répondit Stimson avec respect, car c’était lui qui tenait la lanterne, étant resté à bord du vaisseau avarié par ordre de son capitaine. C’est lui seul qui a pu venir ainsi au secours des marins en danger.

— Alors nous devons en remercier Dieu ! Si la voie d’eau continue de diminuer, le schooner peut encore être sauvé.

— Je crois, Dagget, qu’il n’est pas impossible d’y parvenir, ajouta Roswell. Une seule pompe a fait descendre l’eau de deux pouces, et, suivant moi, les deux pompes réunies vous en débarrasseraient complètement.

— Allons, aux pompes ! s’écria Dagget, aux pompes, mes amis !

On obéit, mais il fallut que la moitié des hommes d’équipage de Roswell vînt au secours des hommes du Vineyard.

Les deux vaisseaux mettaient en ce moment plus de voiles dehors, et, sous l’impulsion d’un vent nouveau paraissaient revenir au parage qu’ils avaient quitté. Le schooner de Dagget était le premier en tête, et Hasard le suivait à bord du Lion d’Oyster-Pond, Roswell restant encore à bord du vaisseau avarié. Quelques heures se passèrent ainsi. On eut bientôt la certitude qu’en faisant travailler les pompes le quart du temps, on débarrasserait le schooner de la voie d’eau. Lorsque Roswell eut vérifié les faits, il regretta moins une détermination qui lui avait été en