Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 28, 1850.djvu/70

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La probabilité de cette hypothèse s’était présentée à un esprit aussi prudent que celui du diacre ; mais Dagget avait détruit cette crainte par l’énergie qu’il avait mise à témoigner de la sincérité de son ami.

Le jour qui suivit cette conférence, le Lion de Mer s’éloigna du quai, et il ne fut plus possible de communiquer avec le schooner qu’au moyen de bateaux. La subite disparition de Watson pouvait contribuer à ce changement. Trois jours après, le schooner leva l’ancre et fit voile. Il traversa le canal étroit mais profond qui sépare Shelter-Island d’Oyster-Pond, quittant les eaux de Peconic-Bay. Cependant le schooner n’avait point un air de départ. Le diacre ne paraissait pas très-agité, une partie du linge de Roswell Gardiner se trouvait encore chez la blanchisseuse, circonstances qui se trouvèrent expliquées quand on vit le schooner jeter l’ancre dans Gardiner’s-Bay, qui est la grande route extérieure de tous les ports de cette région.


CHAPITRE VII.


Marchez à la lumière ! vous connaîtrez ainsi cette fraternité d’amour que son esprit peut seul inspirer, l’esprit de celui qui règne au-dessus de nous. Marchez à la lumière ! et le péché abhorré ne vous souillera plus ; le sang de Jésus-Christ, le Seigneur, effacera toutes les taches.
Bernard Barton.



Il y avait à peine une heure que le Lion de Mer d’Oyster-Pond avait jeté l’ancré dans Gardiner’s-Bay, qu’un sloop, venant de l’ouest, s’en approcha. Comme le vent était fort léger, le dialogue suivant s’engagea entre le patron de ce sloop et Roswell Gardiner, avant que le sloop ne fût plus à la portée de la voix.

— Est-ce là le Lion de Mer d’Oyster-Pond ? demanda hardiment le patron.

— Oui, répondit Gardiner du ton sentencieux d’un marin.