Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/123

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se reposer une heure ou deux dans son hamac, après avoir fait le tour de son jardin. Pendant qu’il y était, les porcs entrèrent dans le Cratère et firent un repas complet sous ses yeux. À sa grande surprise, la truie était suivie de dix petites bêtes qui commençaient à être d’une grosseur raisonnable. Un appétit d’enfer était alors le plus grand tourment de notre convalescent, et les aliments qu’il pouvait trouver à bord étaient un peu trop lourds pour lui. Il avait mis la fleur de farine à toute sauce et était à bout de combinaisons ; il aurait bien voulu sortir un peu des viandes salées. Il y avait dans un coin de la tente un fusil de chasse tout chargé ; il attendit un moment favorable et abattit un des jeunes pourceaux. Quoiqu’il ne fût pas bien expert en cuisine, il parvint à le saigner et à l’écorcher. Le plus difficile fut de porter à bord la victime, quoiqu’elle n’eût pas six semaines ; il y parvint cependant, et il sut en faire plusieurs plats savoureux et nourrissants, qui contribuèrent puissamment au rétablissement de ses forces. Dans le cours du mois suivant, trois autres pourceaux partagèrent le même sort, ainsi que plusieurs des petits poulets, bien qu’ils fussent à peine éclos ; mais il lui semblait alors qu’il eût pu manger le Cratère lui-même, bien qu’il ne fût pas encore en état de grimper jusqu’au Sommet.





CHAPITRE X.


Tant que l’enfant de la nature
A su respecter ses autels,
Qu’il s’est épargné la souillure
De sacrifices criminels ;
Sur ce monde qui l’environne
Il est souverain radieux
La terre entière est sa couronne
Et son trône est au haut des cieux.

Wilson



Notre jeune ermite fut deux grands mois à recouvrer ses forces ; alors seulement il put s’occuper un peu et commencer les travaux les plus indispensables. Son premier soin fut de cher-