Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/317

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occupation semblable fût bien d’accord avec la dignité de son rang.

Bob ne s’en était pas tenu à sa première prise l’honnête marin de la Delaware avait, avec l’aide de Socrate, pris deux autres baleines. Les chaloupes de la Jeune Poule en avaient pris deux aussi, et l’Abraham une. Bob avec la Marthe, et le gouverneur sur la Sirène, remorquèrent quatre de ces baleines dans le canal du sud, dans une baie qui reçut le nom de Baie des Baleiniers. C’était là que Bob avait amené sa première prise, et l’endroit était en tous points favorable. La Baie formait un havre parfaitement sûr : il n’y avait pas seulement un banc de sable sur lequel les baleines étaient à flot, mais un quai naturel tout proche, et où le Rancocus pouvait s’amarrer. L’eau douce était abondante, et l’île était d’une étendue capable de recevoir le plus immense établissement de pêche. Un inconvénient capital était l’absence totale d’engrais, et par suite de toute verdure ; mais la surface était unie comme celle du quai, et offrait toutes facilités pour rouler les barils d’huile. Aussitôt que le gouverneur se fut assuré des avantages de cette place, assez éloignée du passage ordinaire qui conduisait au Pic, pour être à l’abri de toute inquiétude, il se détermina à y établir le centre de la pêche.

L’Abraham fut envoyé à l’île Rancocus, pour chercher des matériaux, et des hangars furent élevés en même temps, pour recevoir la Jeune Poule qui allait arriver avec mille barils d’huile à bord, et, à la remorque, trois baleines qu’elle avait prises entre le Cap Sud et le Pic. Cependant le Rancocus, sous ses basses voiles, venait du Récif à l’île où Marc organisait ses nouveaux entrepôts. Ce mouvement des bâtiments au milieu des îles était devenu très-facile, depuis qu’un long usage avait appris aux mariniers à distinguer les divers canaux ; et, tant qu’il ne fallait pas aller au vent, ils savaient suivre une route qui leur permît de serrer le vent autant qu’il était nécessaire, sans approcher trop du rivage.

Tels furent les commencements d’un commerce destiné à